13 mars la suite, 14 mars aussi…
OK…bon… commençons par le commencement. Le train était pas mal plus bondé qu’à l’habitude malgré nos places assignées. J’ai pas compris vraiment comment 12 personnes rentrent dans l’espace de 8 selon le guide du contrôleur mais bon, jusque là c’est la norme. On a aussi passé une bonne partie du voyage à avoir avec nous deux jeunes enfants 9 mois et 2 ans dont les parents ne parlaient pas anglais mais étaient beaucoup trop contents qu’on s’en occupe. Un coup la peur passée pour celui de 2 ans, c’était dans la poche. Et mon dieu Ge, je revoyais Melek au Burundi à jouer avec le petit et la bouteille d’eau! Mon coeur de matante s’ennuie de ses petits!
Jusque là, ça va. On arrête pendant une heure dans un endroit incongru (passerelle de 15m de haut) et je commence à moins bien feeler. Simon me dit que lui aussi, c’est la chaleur, c’est le monde, et le train brasse plus que d’habitude. On est supposé arriver à Kota à 21h30 mais clairement on va arriver une heure et demie plus tard. Ça va I guess, on a un pick up qui nous attend à la station parce que Bundi est quand même à 30-45 minutes de route.
Jusqu’à ce que…ça ne va plus! Et voilà! C’est le retour de l’intoxication alimentaire indienne carabinée (pour ceux qui ont déjà entendu parler de ma légendaire intoxication à Madurai!). Mais cette fois ce n’est pas dans le “confort” de ma chambre d’hotel mais bien dans le train. Je multiplie mes allées et venues aux latrines devant les regards incongrus des indiens (je dois être de plus en plus blanche si faire se peut!). Je vous épargne les détails mais la dignité prend le bord quand tu es malade comme un chien!
Heureusement en débarquant, le taxi nous attendait. Il a compris assez vite que c’était mieux d’arrêter plusieurs fois à ma demande. Sérieusement, avec les bosses, les odeurs, les vaches j’ai pensé très fort : “Laissez moi mourir dans le caniveau”. Mais je me suis souvenu qu’après un certain temps, ça allait passer! Avec Simon qui a été mon interprète sachant exactement quand demander d’arrêter! Ah le mariage développe la télépathie!
Le gars du guest house a voulu qu’on s’enregistre en arrivant mais je lui ai fait comprendre que ce serait mieux dans mon cas de trouver directement une salle de bain!
15 mars
Après un 12 heures de souffrances, un 12 heures de dodos, beaucoup d’eau, de gravol et de gastrolyte, je suis presque en état de me lever. On a été marcher un peu tantôt, à la vitesse de la tortue mais au moins je me suis levée! Je fais pas plus que 50m mais c’est déjà un pas.
J’ai même réussi à ingérer de la bouffe, riz blanc et une banane. Sans me la faire voler par les singes qui rodes autour.
On est sortis pour souper et après je pense que c’était trop pour mon petit corps. Direction dodo.
16 mars
Eh que j’en ai des choses à conter quand la plus grosse activité de ma journée a été de manger des toast à rien et marcher 25 m avant de revenir dans la chambre admirer chaque coin de plafond pendant une bonne heure chaque!
Simon lui s’est remis pas mal au complet. Moi tant que je suis assise ça va. J’ai au moins la chance d’avoir un peu d’internet et d’en profiter pour vous donner et grapiller de vos nouvelles. Je sais que souvent on pense à tort qu’il ne se passe rien à la maison mais donnez en, ça nous fait plaisir de vous lire (surtout que dans les derniers jours, vous avez été ma principale distraction :))
Simon est allé se promener dans la ville aujourd’hui et Bundi c’est très beau haha! Je l’aurai vu comme vous au travers des yeux de mon amoureux! En attendant je blogue, je dors et Simon bouquine sur le Népal qui s’en vient à grand pas. Conseils pour les prochains jours? Restez loin des sandwich au fromage, on est pas mal sûr que c’est de leur faute!
Demain matin j’ai fort espoir d’être en forme et de partir pour Udaipur mais ne vous en faites pas, si je ne suis pas en état, les plans se changent et on va rester un peu plus longtemps ici. Pour le moment la sandwich à la KitKat et pain naan que je me suis fait pour souper m’a ouvert l’apétit ce que je prend pour un bon signe.
À bientôt!
Simon :
13 mars
Eh oui, à mon tour! Faut bien que MD soit malade et que je sois le seul à visiter la ville pour me rendre compte que ça fait un mois qu’on est parti et que c’est elle qui a tout écrit jusqu’à maintenant. 🙂
Tout d’abord, notre arrivée à Bundi (ville où aurait été écrit Le livre de la jungle) n’était pas tout à fait comme je l’imaginais… Je ne vous cacherai pas que c’était plutôt inquiétant de voir MD dans le train, aller de plus en plus souvent aux toilettes. Toutefois, à chaque fois c’était comme si de rien était. Elle a le don d’être capable de cacher lorsqu’elle est malade. Bref, une chance que le gars de notre taxi était là à nous attendre à la station. Avec un peu de recul, on se félicite d’avoir payé presque 2 fois le prix pour avoir demandé que quelqu’un vienne nous chercher à la gare. Parce que quand tu es en forme, négocier un transport pour qu’il t’amène à la bonne place, sans nous faire croire que c’est fermé, sans arrêter voir un de ses amis qui a un magasin d’artisanat et sans nous charger de supplément pour nos bagages; c’est déjà pas toujours évident. Quand tu as la tête dans le derrière, ben t’as pas le goût de t’en faire avec ça! Le chemin pour se rendre était pas trop pire, moitié petite route avec du traffic et des vaches et moitié genre d’autoroute indienne. MD a dû trouver la route particulièrement longue. Mais à chaque vomit, elle prenait le temps de s’excuser 3 fois au chauffeur. Pauvre petit monsieur, on lui a même demandé d’arrêter sur le bord de ce qui ressemble à la métropolitaine, il était pas trop à l’aise…
On finit par arriver, il prend la peine de nous pointer le fort de Bundi, très jolie avec l’éclairage et le lac, mais je crois que MD n’a rien vu de ça. On arrive au guesthouse par des petites rues tranquilles, il y a des bancs de parc près du lac; je crois que je vais m’y plaire ici. La nuit est un peu récupératrice pour moi, mais je crois que MD l’a trouvée longue.
14 mars
Le lendemain on a changé de chambre car celle pour notre budget n’était pas disponible la veille. La chambre est 12$ au lieu de 18$ parce qu’elle est légèrement plus petite et un peu moins fraichement rénovée. Bref, avec 6$ de plus par jour dans les poches en Inde, on peut vraiment se gâter au resto! En gros on a dormi une bonne partie de la journée. MD n’avait pas faim alors je suis parti manger tout seul un plat de spaghetti trop cuit avec de la sauce soya et quelques morceaux de piments et de choux (lire: un chow mein). Pas vraiment vu la ville, mais le fort a l’air beau vu de loin.
15 mars
Après avoir dormi une parti de la journée et une nuit complète, moi je vais plutôt bien. Marie accepte de venir prendre une marche en fin d’avant-midi, on décide vite de rebrousser chemin car ça file pas trop. On est ressorti pour souper, bref on a pas fait grand chose cette journée la.
16 mars
Dernière journée complète à Bundi. MD se repose pendant que moi je vais explorer à pied. Je commence par le fort. Quelle surprise que d’apprendre que c’est gratuit aujourd’hui car c’est la fête du je-ne-sais-pas-trop-combientième raja de la région. Sauf que le fort est fermé alors je n’ai vu que le palace.
J’ai continué au travers de la ville à pied au lieu de payer 50 cennes pour un tuktuk pour aller au lac à l’extérieur de la ville. C’est pas pour économiser, c’est plus pour rencontrer d’un peu plus près les habitants de Bundi. Ça fait du bien de sortir du quartier touristique. Les gens ont l’air un peu plus authentique quand ils me saluent. C’est certain que l’anglais est moins parlé, mais à quoi ça sert quand tu veux juste dire bonjour à quelqu’un? Un petit hochement de la tête fait très bien l’affaire, ou un «Namaste!». Je fini par arriver au lac, au palace d’été du raja. C’est fermé, pas de visite. J’en profite pour marcher le long du lac. C’est très beau et la nature environnante (il n’y a pas de feuilles dans les arbres) et la température me fait penser à une très chaude journée de printemps au Québec. Jusqu’à temps que je croise une rangée de palmiers!
Pour retourner je prend un chemin différent pour faire changement. Je pourrais dire que le fait de ne pas avoir de carte n’a pas vraiment aidé ma navigation, mais je vous garanti qu’aucune carte n’est assez précise pour mettre toutes les ruelles et petites ruelles (il n’y a pas un mot pour plus petit qu’une ruelle?). Disons des passages étroits où on peut à peine croiser quelqu’un à pied en largeur. Le soleil ne pouvait pas m’aider à m’orienter tellement les murs de chaque côtés de moi étaient haut. J’ai donc essayé de me fier à mon instinct. C’est extrêmement rare que je vais avouer que je suis perdu. Là je dirais que je ne savais vraiment pas j’étais où ni dans qu’elle direction aller exactement (mais j’étais pas perdu quand même!). J’hésitais entre 2 directions quand un petit monsieur m’a vu hésiter et m’a pointé la gauche. En premier lieu, ça aurait pu avoir l’air de vouloir dire:« va dont par là maudit touriste». Mais après avoir observé le gars 2 secondes, ça avait plutôt l’air de: « Crois moi jeune-homme, c’est par là que tu veux aller…» Et effectivement, j’ai rapidement trouvé le chemin du retour avec son indication. J’ai eu de l’aide, mais j’étais vraiment près de la sortie de labyrinthe à ce moment! J’ai pu profité de la vue à distance du fort et du palace.
Bon! Dodo et lever tôt demain pour aller à Udaipur. J’entend MD respirer fort (limite ronfler), j’espère qu’elle réussit à récupérer…